Glen Loverdale ...

Vendredi 13 – Septembre - Année 2013.

Glen n’était pas superstitieux mais la coïncidence était troublante. Il ne faisait pas partie de ceux pour lesquels une telle date était signe de bonheur ou de malchance. Pour lui, c’était un jour comme les autres. Pas tout à fait tout de même puisqu’il allait voir cette femme qu’il connaissait sans la connaître. Dans ce train, il avait essayé de lire sans parvenir à se concentrer. Il regardait le paysage défiler puis fermait les yeux. A mi-parcours, il alla prendre un café au wagon-restaurant. Cette boisson était juste chaude et pour un homme aimant la saveur du café, elle était insipide. Glen ne savait pas comment la rencontre allait se passer et il essayait de ne pas trop y penser. Il envisageait l’éventualité de reprendre un train pour Paris dès sa descente de celui-ci. Mais il savait qu’il n’en ferait rien. Arrivé en gare, Glen marcha lentement vers le lieu de rendez-vous convenu. Il le trouva facilement même s’il se trouvait dans une ville inconnue.

Il pleuvait et le ciel gris donnait une tonalité étrange à cette journée particulière. Il envoya un message écrit avec son téléphone portable et s’aperçut que la batterie était presque vide. Il passa alors un appel à cette femme en lui précisant où il se trouvait exactement. Il aurait pu prendre un café pour se réchauffer mais il n’en ressentait pas l’envie. Sa tension était perceptible et il en riait pour la masquer, sans succès. Il s’était pourtant promis de ne plus jamais tomber amoureux depuis la femme pour laquelle il ne ressentait qu’indifférence. Il avait oublié ce passé qu’il ne pourrait pas effacer, mais il le laisserait à sa place : au passé ! Il regardait les voitures passer devant lui, celle qui devait le prendre était d’une marque et de couleur uniques. Il ne pouvait pas la manquer.

C’est alors qu’il vit arriver le véhicule dont la description était conforme à ce qui lui avait été dit. La jeune femme s’arrêta à sa hauteur, il posa son sac de voyage sur la banquette arrière, s’assit ensuite sur le siège passager avant. Ils se regardaient en souriant. Glen avait la bouche sèche et se sentait intimidé, lui qui n’était pas vraiment timide. Elle conduisait bien en regardant devant elle, peut-être pour éviter le regard de l’homme qu’elle avait pris à bord. Ses mains tremblaient sur le volant car elle était aussi tendu que Glen. De toute sa vie, Glen n’avait jamais eu de coup de foudre, même s’il y avait cru à tort. Mais là, il savait que ça lui tombait dessus et c’était une sensation étrange, unique et si douce. Il se demandait juste si cela était réciproque, mais il ne pouvait pas poser cette question incongrue.

Glen remarqua qu’elle conduisait vraiment bien et ils arrivèrent dans le parking, où elle gara la voiture dans le box.

- Nous ne nous sommes même pas dit bonjour correctement, dit Glen.

Il approcha son visage du sien pour l’embrasser sur les joues, leurs lèvres se touchèrent et ils échangèrent un vrai baiser d’amoureux. Puis, ils s’écartèrent troublés par ce qu’ils venaient de faire. Glen prit son sac et suivit la jeune femme jusqu’à l’appartement. Elle ouvrit la porte et Glen posa son sac dans l’entrée. Il lui rappela la promesse qu’il avait faite et elle répondit avec un sourire et ses yeux pétillants illuminés par la joie qui montait en elle. Il la prit dans ses bras, la porta comme le ferait un époux lorsqu’il franchit le seuil de la maison, pour la première fois, avec sa femme. Il alla ainsi jusqu’au canapé dans le salon où il la déposa en douceur. Elle lui proposa un café qu’il accepta avec plaisir. Glen la suivit dans la cuisine en lui parlant de tout et de rien. Ils savaient tous deux qu’ils étaient amoureux l’un de l’autre.

Samedi 13 – Septembre – 2014.

Un an s’était écoulé avec ses peines et ses joies. Le bonheur indicible d’être ensemble, comme au premier jour, n’avait pas permis d’éviter les querelles. Glen et la jeune femme se parlaient alors pour se comprendre et faire baisser la pression. Ils y parvenaient toujours malgré tout. Ils désiraient tant que leur amour demeure comme au premier jour. Ils y parviendraient … ou pas !