Glen Loverdale ...

Riff hi hi en boite

Le parking était grand mais Jack ne trouvait pas de place. Il maudissait intérieurement tous ces fêtards du samedi soir, ils ne savaient qu’aller en boîte de nuit pour meubler leurs mornes vies. Il se tourna vers Tarja en lui demandant pourquoi elle avait tant envie de venir ici ce soir.

 

─ J’ai envie de gigoter un peu, lui répondit-elle.

─ Je comprends bien, mais on aurait pu se faire une soirée tranquille, juste avec des amis.

─ Avec toi, ces soirées se terminent TOUJOURS de la même façon. Tu bois trop, tu vas t’isoler un moment et tu sens le vomi quand tu reviens.

─ Faux, Tarja. Je ne suis jamais malade, je tiens très bien l’alcool. Surtout quand c’est du Glen.

─ A propos, il va surement nous rejoindre notre ami Glen. Pas celui que tu avales sous forme liquide, n’est-ce pas ?

 

Jack aperçut finalement une place pour se garer, où il manœuvra rapidement avant qu’un conducteur indélicat ne la lui prenne. La femme et l’homme sortirent de la voiture et se dirigèrent vers l’entrée de la boite de nuit.

 

Le videur les toisa d’un air hautain puis leur signifia qu’ils ne pouvaient pas y entrer.

 

─ Hey, Man ! Tu vois bien que Madame est en robe de soirée et que je suis en costume. Si on avait le look jeans et basket, je comprendrais, mais là tu abuses.

─ Non, inutile d’insister. Barrez-vous !

─ Appelle le patron, c’est un pote !

La discussion prenait un tour inattendu et Jack commençait à être sérieusement agacé. Il était prêt à en venir aux mains mais l’arrivée d’un second videur encore plus costaud que le premier lui donna à réfléchir.

─ Dis-donc Marcel, tu fais du zèle ce soir ?

Jack et Tarja reconnurent immédiatement cette voix familière, Glen venait d’arriver. Il connaissait apparemment le videur et celui-ci les laissa passer en faisant un sourire de circonstance.

─ Tu vois, Marcel, la prochaine fois que tu veux faire du zèle, essaie d’être aussi impressionnant que Ben-Hur.

Glen et Tarja regardèrent leur ami avec étonnement, ils les surprendraient toujours avec ses phrases stupides qui ne voulaient rien dire.

Dans la boite de nuit, la musique jouait fort, beaucoup trop fort. Jack s’arrêta un instant, sidéré par le riff d’enfer qui retentissait à ses oreilles.

─ Écoutez bien, ça c’est de la musique, dit-il en agitant le haut de son corps sans bouger ses pieds.

─ Tu as avalé un balai ? Ironisa Tarja.

 

Jack prit un air bougon et suivit ses amis au fond de la salle, là où il pourrait tranquillement s’asseoir sur des sièges bas avec une petite table au milieu. Glen fit un signe au barman, réclamant ainsi qu’on lui apporte sa bouteille de Glen.

 

Observant les autres fêtards assis près d’eux, Tarja s’amusa à les comparer à des pots de fleurs. Elle voyait là des roses fanés, des géraniums trop rouges pour être réels. Elle fit part de ses pensées à ses deux amis qui éclatèrent de rire.

 

─ Regardez la fille là-bas, dit Jack en désignant une danseuse qui gigotait sur le bar.

─ Oui, et alors ? Elle est jeune, faut bien qu’elle s’amuse à sa façon !

─ Je sais, je sais ! Mais regardez, on dirait un sapin de Noël avec toutes ses paillettes !

─ Jack, tais-toi et bois un coup.

Tarja et Glen étaient en grande conversation et leur ami Jack se sentait exclu. Il en profita pour boire un verre, puis un second, avant d’entamer le troisième.

─ Tu n’es pas raisonnable, Jack. Tu vas encore te rendre malade, lui dit Tarja.

─ C’est de votre faute,  je m’ennuie à essayer d’entendre ce que vous dites.

─ Tu émets des ondes négatives, répliqua instantanément Glen. Tu ne vas rien comprendre à ce qu’on dit et ensuite tu vas passer le restant de la nuit à bouder, à boire verre sur verre. Et qui va te ramener ensuite ? C’est bibi !

─ Soyez sympas ! Allez Tarja, de quoi parlez-vous ?

─ On parle de mitose, mon petit Jack. Tu sais ce que c’est ? lui demanda Tarja.

 

Jack se gratta la tête avec l’index de la main droite et le menton avec le majeur de la main gauche. Là, pour le coup, il était complètement dépassé. Il fit travailler ses neurones à la vitesse de l’éclair pour trouver quelque chose à répondre.

 

─ Évidemment ! Je sais ce que c’est. C’est un mythomane, voilà tout !

Tarja et Glen éclatèrent de rire en voyant l’air de triomphe sur le visage de Jack. Celui-ci écarquilla les yeux, conscients qu’ils se moquaient de lui mais ils ne comprenaient pas pourquoi.

─ Ok ! Ok ! Ok ! Je me suis trompé ! C’est de mycose dont vous parlez. Ils doivent en avoir ceux qui sont sur la piste de danse, ils ne font que boire et transpirer.

─ Encore une mauvaise réponse, Jack. Tu manques de culture que c’en est désespérant, lui dit Tarja.

 

Cette fois, la coupe était pleine. Jack se leva et menaça de partir sur le champ. Glen se débrouillerait pour reconduire Tarja ensuite. A chaque fois qu’il y avait une discussion un peu sérieuse, on le prenait pour l’imbécile de service. Il avait l’impression d’être invité à un diner de cons, et il y tenait généralement la vedette. Merde, il n’avait pas fait des études poussées comme Tarja ou Glen, mais tout de même, il avait un peu de culture. Et puis après tout, son expérience de la vie valait bien toutes les années passées sur les bancs de l’école par ceux qui obtenaient un bac. Avoir le bac, ou un autre diplôme supérieur, c’était bien. Seulement, quand il fallait remplacer un fusible ou changer un joint, là il n’y avait plus personne.

 

─ Allez, assieds toi, Jack. On va t’expliquer ce qu’est une mitose, lui dit Glen d’une voix un peu trop mielleuse.

─ Tu sais ce qu’est la division cellulaire ? lui demanda Tarja en souriant

─ Et voilà que vous allez parlez de prison, de maton et tout le toutim. Allez, je me casse, passez une bonne soirée !



21/10/2011
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