Glen Loverdale ...

Old man

Le vieil homme est assis sur le banc en bois inconfortable. Ses épaules sont voûtées, sa tête penchée sur le côté. Il regarde droit devant lui, les yeux dans le vide. Une larme coule sur sa joue, mais il ne l’essuie pas. Il ne la sent même pas. Les heures passent les unes après les autres, il ne change pas sa position. Il observe ce qui se passe, perdu dans ses pensées. Il n’ose pas regarder sur sa droite, la chair de sa chair. Il reste digne malgré toutes les horreurs qu’il entend. Soudain, son corps tout entier se tend comme s’il venait de recevoir une balle en plein cœur. Il secoue tristement la tête, ne comprenant pas pourquoi on lui veut à ce point. Il a pourtant fait tout ce qu’il pouvait, mais ce n’était peut être pas assez. Il pose une main sur son front et essaie de se rappeler ce qui a pu se passer pour en arriver là. Il sort de temps en temps de la salle qu’il n’aurait jamais voulu connaître. Il revient quelques minutes plus tard et reprend sa place, toujours dans la même position. Il regarde l’enfant devenue femme à la dérobée, il détourne la tête lorsqu’elle se tourne vers lui. Les minutes passent lentement, puis les heures. Cela fait dix heures qu’il est ici, à la même place. Il ne veut pas rentrer chez lui alors même qu’il souffre terriblement. Il pourra un peu reposer son corps en rentrant chez lui. Son esprit ne pourra pas avoir de repos, trop de pensées se bousculeront dans sa tête. Mais cela, il ne le sait pas encore. Les nuits blanches à venir seront ses compagnes dans son malheur. Il se dit qu’il donnerait sa vie pour pouvoir revenir en arrière. Pour remonter le temps et effacer cette épreuve trop dure pour lui. C’en est terminé pour cette fois, mais tout va recommencer le lendemain, tôt le matin. Il se lève et étire son corps endolori et regarde sa fille. Elle se tourne vers lui et il reçoit une autre balle en plein cœur. Il essaie de ne pas pleurer, sans y parvenir. Son enfant, voyant et comprenant la détresse de son père, éclate en sanglots. Le père détourne les yeux et se dirige le dos voûté vers la sortie. Il aurait voulu consoler sa fille, la prendre dans ses bras, la serrer contre lui. Il aurait voulu lui montrer à quel point il l’aime.

 

Mais il ne le peut pas !



22/01/2013
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