Glen Loverdale ...

In the heat of the Night !

La lune pleine était masquée par les nuages sombres au cœur de la nuit. Le silence était perturbé par le claquement sonore de talons féminins sur l’asphalte. Le vent agitait les feuilles des arbres qui semblaient émettre un sifflement inquiétant. La silhouette de la personne qui s’était risquée à sortir par ce froid glacial se déplaçait nettement plus vite. Elle longea le long mur de pierres en s’écartant un peu pour regarder au loin. Soudain, elle s’arrêta avant de repartir plus lentement. Au loin, une silhouette se dirigeait vers elle. Machinalement, elle mit les mains dans les poches de son blouson noir, comme pour y chercher une arme pour se défendre en cas de besoin. Les deux personnages de cette nuit sinistre allaient se croiser dans quelques instants. Instinctivement, ils ralentissaient comme pour prendre la mesure de l’inconnu qui venait d’en face. A quelques pas l’un de l’autre, ils semblaient s’observer comme deux fauves prêts au combat.

- C’est sans danger, dit alors une forte voix masculine.
- Je vous demande pardon, répondit la voix féminine en écho.
- C’est sans danger, Tarja !
- Comment savez-vous qui je suis ?
- Facile pour moi !
- Pas pour moi, et vos énigmes ne m’amusent pas.
- Ok ! Ok ! Ok ! Pas de problèmes, Tarja. Tu n’as même pas reconnu ton ami Glen ?
- C’est peut-être parce que Jack n’est pas avec toi, que je ne t’ai pas remis tout de suite.
- Oui, on va dire ça ! Mais que fais-tu donc près du cimetière par cette nuit de pleine lune ?
- La même chose que toi, mon cher Glen !
- Ça m’étonnerait fortement.
- Que cherches-tu, Glen ?
- Mais je cherche du soja, je n’en ai plus ?
-
A ces mots, l’homme et la femme éclatèrent d’un rire sonore un peu forcé pour masquer la gêne de se retrouver au cœur de la nuit, près du cimetière. Ils s’observaient comme s’ils se voyaient pour la première fois.

- Dis-moi Glen, ne savais tu pas qu’il règne ici des créatures diaboliques ?
- Tarja ! Tarja ! tu ne vas pas me faire croire que tu crois aux esprits sataniques ?
- Je te répète ce qu’on m’a dit à plusieurs reprises.
- Satanique … Satanique … Est-ce que j’ai une gueule de Satanique ? Bon, je sais bien que Satan m’habite, mais quand même !
- Tu n’es pas obligé de faire preuve de cynisme, Glen.
- Cynisme … Cynisme … Est-ce que j’ai une gueule de Cynisme ?

Sans dire un mot, Tarja s’approcha de Glen et lorsqu’elle fut tout près de cet homme qu’elle appréciait beaucoup, sa main droite jaillit et claqua sur la joue de Glen. Celui-ci, visiblement surpris par cette agression inattendue, regarda la jeune femme avec stupéfaction. Il écarquillait les yeux et il ressemblait à un enfant pris en faute qui vient juste de recevoir une gifle, assénée par sa mère. Mais il n’avait commis aucune faute à son sens et Tarja n’était pas sa mère.
- Mais pourq ...
- J’en avais envie, l’interrompit Tarja.
- Ok ! Ok ! Ok !
- Tu parles comme ton pote Jack, maintenant ?
- Toujours quand je suis sidéré par une réaction imprévisible d’une jolie femme.
- Merci, mon petit Glen !
- Ne me remercie pas, ou alors dis moi pourquoi ?
- Pourquoi quoi ?
- Laisse tomber, cela n’a pas d’importance. Je te raccompagne, Tarja ?
- Me raccompagner ? Tu ne sais même pas où je vais.
- Aucun problème, j’irais là où tu vas.
- Ah oui ? En es-tu bien sûr ?
- A vrai dire, non !

Tarja plongea ses yeux dans ceux de Glen pour essayer de lire ce qu’ils pouvaient exprimer. Elle ouvrit la bouche mais Glen lui posa l’index de sa main droite sur ses lèvres entrouvertes. Il secoua lentement la tête de gauche à droite, puis il posa son regard sur elle, lui signifiant ainsi en langage muet que lui seul pouvait lire ce qu’elle ressentait. Uniquement en lisant dans son regard à elle. Elle le fixa en souriant d’un petit air moqueur, puis elle éclata de rire lorsque Glen écarquilla encore les yeux de stupeur.

- Pourquoi ris-tu ? Demanda-t-il.
- Si tu voyais ta tête, mon pauvre Glen.
- Ce serait bien si tu voulais bien préciser ta pensée.
- Oui, je pourrais, répondit-elle.
-
Un long silence s’ensuivit alors durant lequel ils se dévisageaient comme deux amants qui se découvrent pour la première fois. Un sourire moqueur apparut sur le visage de Tarja qui semblait trouver la situation d’un comique indescriptible.

- Tarja, tu as bu quelque chose ce soir ?
- Décidément, tu es égal à toi-même. Tu as besoin de croire que j’ai bu quelque chose, et tu penses sans doute à de l’alcool, simplement parce que je me trouve en pleine nuit ici. Tu ne peux pas imaginer un seul instant que j’aime marcher seule par une nuit de pleine lune.

Glen recula de deux pas et fixa de nouveau ses yeux dans ceux de la jeune femme. Il passa une main sur le haut de sa tête et il recommença plusieurs fois. Il était rarement déstabilisé mais cette fois-ci, il l’était vraiment. Il se demandait où voulait en venir Tarja et il ne comprenait pas. Il l’observa un long moment et elle le regardait avec une curiosité amusée.

- Je n’en ai pas, dit-il soudain.
- Oui, et alors ?
- Rien ! Je n’en ai pas, c’est tout !
- Mais de quoi parles-tu ?
- Ah ! il faut donc que je t’éclaire.
- Oui, c’est une excellente idée.
- Je n’ai pas de chapeau, je viens de m’en apercevoir en passant ma main sur mes cheveux.
- C’est encore une énigme, Glen ?
- Peut-être … ou peut-être pas !



08/11/2011
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