Glen Loverdale ...

Défi FFF : Cauchemar

Un nouveau défi entre auteurs 

genre littéraire : FFF (Fantaisie, Fiction, Fantastique)


contrainte :

alors 3 contraintes, 2 sur les 3 à retenir pour le texte.

1ère : "ça commence par un petit garçon seul"

2ème : "miroir"

3ème : "ascenseur"

 

 

Le petit garçon était assis par terre près de la porte de la station d’essence. Ses grands yeux écarquillés de terreur, les larmes coulaient sur ses joues. Il mit sa tête sur ses genoux pour faire disparaître le cauchemar.

 

L’homme sortit de sa torpeur au son retentissant de l’avertisseur de la voiture. Il regarda sa montre et secoua la tête plusieurs fois, de haut en bas, puis de droite à gauche. Il s’était assoupi moins de cinq minutes, une éternité. Il n’avait pas dormi depuis trois jours et deux longues nuits. Dès qu’il plongeait dans le sommeil, le conducteur du véhicule klaxonnait sans interruption. Cobra tenait cette station d’essence isolé depuis des années, jamais il n’avait eu à faire à un dingue de cette espèce. L’inconnu savait quand il somnolait pour le réveiller en sursaut. Il allait devenir fou si cela s’éternisait encore quelques jours, quelques heures.  

 

Il prenait son café assis à l’extérieur de la station quand le puissant véhicule s’était arrêté près de l’unique pompe à essence. Cobra avait admiré la voiture en reconnaissant le dernier modèle V8 à injection de la police de la route. Il avait plissé les yeux sans distinguer le conducteur à travers les vitres teintées, puis s’était approché pour faire son boulot de pompiste. Le moteur avait rugi plusieurs fois puis la voiture avait foncé sur lui. Pris de panique, Cobra avait couru aussi vite que possible vers le baraquement. Claquant la porte derrière lui, il s’était jeté à plat ventre en portant ses mains à ses oreilles, en fermant les yeux. Il se sentit comme la proie d’un animal sauvage et mit son poing serré entre ses dents pour ne pas hurler. Les minutes suivantes lui semblèrent interminables puis il se releva, surpris d’être encore en vie. La voiture était arrêtée à quelques mètres de lui, derrière la porte qui ne le protégeait en rien, les phares allumées à pleine puissance. Il ne comprit pas pourquoi le conducteur roulait maintenant en marche arrière jusqu’à la pompe, mais poussa un soupir de soulagement. Cobra tourna en rond comme une bête prise au piège d’un prédateur un long moment.

 

Cobra s’était alors précipité vers le téléphone pour appeler la police de la route. Il y avait bien la tonalité, pourtant personne ne répondait. Il avait vérifié le numéro pensant avoir fait une erreur, mais ce n’était pas le cas. Il avait passé la journée à observer le véhicule dont le conducteur mettait le moteur en route et tournait autour de la station, toutes sirènes hurlantes. A la nuit tombée, il avait espéré que le cauchemar allait prendre fin, mais la voiture avait roulé jusqu’au matin. Cobra n’avait pas fermé l’œil un seul instant. Avant de se faire un café à l’aube, il avait regardé son visage dans le miroir. Les yeux hagards, le visage d’une pâleur mortelle, les traces des larmes de terreur sur ses joues sales, il avait pleuré de rage impuissante.

 

Maintenant, il avait atteint son point de rupture où plus rien n’avait d’importance. La nuit tomberait dans quelques heures et sa quatrième journée cauchemardesque commencerait. Etrangement, le ballet de la voiture cessa et il entendit le klaxon. Ancien soldat d’un régiment d’infanterie de marine, il reconnut les sons caractéristiques de l’appel SOS. Il fut stupéfié et s’approcha de la porte et entendit alors une voix métallique lui ordonner de remplir le réservoir. S’adressant au conducteur invisible, il demanda si tout s’arrêterait ensuite. Un son lugubre répondit un « OUI » qui le pétrifia. Cobra sortit avec précaution du baraquement et décrocha la pompe tandis que le conducteur avait déverrouillé la trappe du réservoir. Il fit le plein en essayant de contrôler ses tremblements. Il reposa la pompe puis ouvrit brutalement la porte côté conducteur. Il resta pétrifié une fraction de seconde puis prit ses jambes à son cou en hurlant de terreur. Dans la station, il essaya de contrôler sa respiration et se mit en hyperventilation. Son corps tremblait comme une feuille, il n’osait croire ce que ses yeux avaient vu. Il n’y avait pas de conducteur. Les pleins phares s’allumèrent et les sirènes se remirent à hurler. Cobra mit sa main à la gorge et sanglota en se mettant à genoux.




20/01/2013
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