Glen Loverdale ...

Conversation matinale

Glen avait passé la nuit chez Jack parce qu’il avait trop bu pour être en état de conduire sa voiture. Il se réveilla avec un mal de crane, la casquette comme aurait dit son ami. Il avait passé une bonne partie de la nuit sur un bateau pris sous la tempête en pleine mer. Il avait fait la seule chose possible pour que les vagues cessent de jouer avec le frêle esquif. Pas franchement agréable, mais il n’avait pas eu le choix. Il s’était senti un peu mieux ensuite et avait enfin pu sombrer dans le sommeil. Une agréable odeur de café chaud le fit se lever et il se dirigea vers la cuisine. Il était neuf heures et il fut surpris de voir Jack déjà réveillé, buvant une grande tasse de café.

 

- Salut Glen, bien dormi ?

- Pas vraiment.

- T’as eu mal au cœur ?

- Impossible !

- Comment ça, impossible ?

- J’ai pas de cœur !!

- T’es trop con. T’as mal aux cheveux ?

- Un peu. Sers-moi un whisky s’il te plait !

- T’es malade ?

- Ben non ! Faut chasser le mal par le mal, non ?

- Mouais, suis pas convaincu ! T’es sérieux pour le sky ?

- Oublie ! Je vais boire un grand bol de café sans sucre.

- Laisse, je m’en occupe.

 

Glen s’assit tandis que Jack s’approchait de la cafetière pour remplir la tasse de son ami. Il s’approcha de son ami, lui tendit le café et l’observa quelques instants en silence.

 

- Glen, tu as peur de la mort ?

- Quoi ? Répondit Glen surpris par cette question plutôt inattendue.

- Tu as peur de la mort ? Redemanda Jack.

- Non, et toi ?

- Je n’en sais rien. Pourquoi tu n’en as pas peur ?

- On doit tous y passer, alors faut se faire à l’idée. J’y pense pas d’ailleurs puisque je sais que je ne la crains pas. Ce qui me fait peur, c’est uniquement le passage de la vie à la mort. Je n’aimerais pas que ça s’éternise et que ce soit douloureux. Mais bon, on ne choisit pas !

- Mouais, tu as peut-être raison !

- Jack, on est obligé d’avoir ce genre de conversation ce matin ? Je ne suis pas vraiment en forme, si tu vois ce que je veux dire.

- Ok ! Pas de souci. On parle de quoi alors ?

- Ben on parle pas, c’est mieux !

- Tu fais la gueule, Glen ?

- Non, mais j’ai pas envie de me lancer dans une discussion existentielle là maintenant. La nuit a été courte et même si on a bu raisonnablement, ben on n’est plus tout jeune.

- Tu m’as l’air plutôt en forme pour ton « grand âge » !

- C’est ça, fout toi de ma gueule en plus.

- Détrompe-toi, je ne me moque pas du tout. T’es musclé, pas de gras et pas de bide. Je t’envie un peu, c’est tout.

- Ben, t’es pas mal non plus. Faut juste que t’arrête de manger n’importe quoi à n’importe quelle heure. Et que tu fasses un peu de sport aussi.

- Mouais, je vais y réfléchir. N’empêche que tu as une belle carrure. Tu dois avoir du succès auprès des femmes.

- Détrompe-toi encore là-dessus.

- Sérieux ?

- Ouais, sérieux !

- Il y avait une femme qui disait que tu étais son essentiel, non ?

- Oublié !

- Ah bon ?

- Oublié !

- Et tu ne m’avais pas parlé de celle qui disait que tu étais son évidence ?

- T’as une mémoire d’éléphant, toi !

- Et oui ! Et donc pour ton évidence ? Ou son évidence à elle, plutôt ?

- Disons que ça ne devait pas être aussi évident que ça !

- Et tu le vis comment ?

- Bien ! et toi ?

- Attends, Glen. Je n’ai jamais été l’essentiel ou l’évidence d’une femme !

- Tu veux un conseil d’ami ?

- Ouais, vas-y. Je t’écoute.

- Ne le sois jamais. Et si une femme te dit ce genre de choses, tu as deux possibilités.

- Ah ! Lesquelles ?

- Devine !



18/02/2012
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