Glen Loverdale ...

Running man

Le départ va bientôt être donné. Je ne connais pas le parcours et c’est la première fois que je me lance sur cette distance. Seize kilomètres, c’est un peu moins qu’un semi-marathon. Je me sens plus à l’aise sur des parcours plus courts et rapides. Le top départ vient d’être donné et tous les coureurs s’élancent. Je pars tranquillement mais coincé au milieu de groupes trop lents à mon gré, j’accélère un peu sans sprinter. J’ai l’impression de voir un serpent humain devant et je suis surpris qu’il y ait autant de participants. Je commets alors ma première erreur, celle que n’importe quel débutant éviterait, en augmentant mon rythme de course. Je remonte beaucoup de coureurs avec ma foulée trop rapide. Quelques centaines de mètres plus loin, je ressens déjà dans mes jambes la stupidité de mon accélération. Je suis obligé de reprendre une cadence moins rapide pour faire redescendre l’augmentation de mon rythme cardiaque. Grâce à ce sursaut de lucidité, je récupère lentement mais surement.

Ne connaissant pas le parcours, je regrette de ne pas être venu en repérages. Il n’y a aucune indication de distance parcourue ou restant à parcourir, ce qui est très perturbant. J’aperçois le point de ravitaillement qui doit normalement être à mi-parcours. Je cours un peu plus vite pour m’alimenter et boire un peu. Je saisis une moitié d’orange et une bouteille d’eau. Je mange l’orange puis je bois une longue gorgée d’eau. Je réalise trop tard que je viens de commettre ma seconde erreur de débutant. L’eau est glacée et rares sont les coureurs qui ont pris une bouteille. Il suffit de quelques centaines de mètres pour que je ressente un violent point de côté. Je pose ma main sur mon ventre tout en essayant de ne pas ralentir mes foulées. Au moment où je suis soulagé que cette douleur disparaisse, les crampes arrivent déjà. Il doit rester environ six kilomètres et je suis dans les clous, complètement épuisé par mon sprint au début de la course, et par cette eau bue stupidement. Le mal étant fait, il ne reste plus qu’à gérer la fin de course pour la terminer.

J’entends des clameurs au loin et j’aperçois le public qui applaudit les coureurs qui franchissent la ligne d’arrivée. Je crois qu’il reste très peu à courir encore, mais je me trompe. Je suis juste au début de la dernière boucle de trois kilomètres. Physiquement, je n’ai plus rien dans les jambes. Je fais alors la seule chose possible pour continuer à avancer et terminer cette course, en courant au mental. Je n’ai pas envie de faire les hectomètres restant en marchant, pourtant j’y suis obligé parce que les muscles des cuisses n’en peuvent plus. Les spectateurs des deux côtés des barrières de sécurité m’encouragent de la voix. Voyant la ligne d’arrivée, je pars en petite foulée pour en finir. Dans un sursaut d’orgueil, je pique même un sprint pour empêcher un concurrent de me dépasser. En franchissant enfin la ligne d’arrivée, je jette un œil au tableau d’affichage. J’ai réussi à parcourir les seize kilomètres en une heure et quinze minutes, ce qui représente presque une vitesse moyenne de treize kilomètres à l’heure. Je ne m’en tire pas si mal que cela, après mes erreurs à répétition.

Je donne mon dossard pour être pris en compte dans le classement que je connaitrais le lendemain dans le journal. Peu importe ce classement, l’essentiel est d’avoir terminé cette course. L’année prochaine, je participerai à cette épreuve en évitant les fautes. J’ai compris que je ne pourrai jamais gagner ce maxi-cross mais je sais que je ferai un meilleur temps la prochaine fois !

Quelques années plus tard … je vais tenter de faire quelques tours de stade. Au moins trois, peut-être six, ce qui fait entre un et deux kilomètres ... Et si j’y arrive, qui sait …



25/05/2013
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