Glen Loverdale ...

Father ...

C’est la première que je t’ai vu ainsi. Les yeux fermés, la bouche ouverte, les tubes et fils partout, un masque sur la bouche et le nez. Tu étais si fragile. J’ai pris ta main avec délicatesse dans la mienne. Tu as ouvert les yeux et m’as regardé comme jamais tu ne l’avais fait. Je t’ai parlé pour te rassurer tant ta peur était palpable. Tu m’as encore regardé et me faisais signe, avec tes yeux, que ma présence te faisait du bien. Et puis, quand je t’ai posé une question, ta voix a été soudain affolée. J’ai compris qu’il fallait que j’agisse vite, très vite. Tu étais terrifié alors que tu n’as jamais eu peur de rien, ni personne !


Tu étais comme un petit garçon et j’ai pris le rôle de père. Moi ton fils, j’étais ton père en cet instant émouvant, intense. J’étais troublé par ce changement que je n’avais jamais vécu. Pour la première fois, tu m’écoutais et tes yeux me disaient ta confiance absolue en moi. Tu as serré ma main dans la tienne et j’ai compris ton message muet, par ce geste si fort. J’avais mal de te voir souffrir dans ton corps. J’avais mal de te voir en détresse. Tu as toujours été fort, trop fort. Je n’ai jamais su ce que tu pensais et ressentais depuis toutes ces années. Il a fallu cette situation extrême pour qu’on se découvre, toi et moi.


Nous avons perdu tant de temps sans apprendre à nous connaître …



10/04/2013
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