Glen Loverdale ...

Olivier Norek : Surtensions

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4e couverture

 

Cette sœur acceptera-t-elle le marché risqué qu’on lui propose pour faire évader son frère de la prison la plus dangereuse de France ? De quoi ce père sera-t-il capable pour sauver sa famille des quatre prédateurs qui ont fait irruption dans sa maison et comptent y rester ? Comment cinq criminels – un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur – se retrouvent-ils dans une même histoire et pourquoi Coste fonce-t-il dans ce nœud de vipères, mettant en danger ceux qui comptent le plus pour lui ?

 

Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance …

 

Pour cette nouvelle enquête du capitaine Coste, Olivier Norek pousse ses personnages jusqu’à leur point de rupture. Et lorsqu’on menace un membre de son équipe, Coste embrasse ses démons.

 

 

Ma chronique

 

« Surtensions » est le troisième roman policier d’Olivier Norek, après « Code 93 » et « Territoires ». Dans ces trois polars, on retrouve Coste et son équipe, qui interviennent en Seine Saint Denis. J’avais vraiment apprécié les deux premiers romans d’Olivier, même si la densité psychologique était plus forte dans « Code 93 » (le premier roman) que dans « Territoires » (second roman).

 

Lorsqu’un auteur publie son dernier livre, le lecteur a un degré d’exigence un peu plus élevé pour un romancier dont il aimé les précédentes publications. De mon point de vue, Olivier Norek, a placé la barre très très haut avec « Surtensions ».

 

Le prologue est très court (deux pages) et il donne tout de suite envie de se plonger dans la lecture. Simplement parce que cette introduction au roman est absolument percutante, avec des intensités psychologique et émotionnelle hallucinante.

 

La première partie se déroule en prison et c’est d’un réalisme saisissant. La violence de l’univers carcéral, les surveillants débordés par l’ampleur de leurs tâches, la surpopulation carcéral, sont montrés avec une lucidité dénuée de voyeurisme. Cette partie introduit certains personnages clés du roman, tout en abordant une dimension sociologique de la prison française, sans complaisance.

 

Progressivement, les intrigues se mettent en place à un rythme qui va crescendo. Par petites touches, Olivier Norek pose ses personnages et les situations, un peu comme un puzzle dont les pièces éparses donnent la forme du tableau final. Coste et son équipe sont au premier plan, mais aucun personnage n’est secondaire. Ce qui revient à cette image du puzzle dont tous les éléments sont importants.

 

La densité psychologique des personnages est beaucoup plus forte que dans les deux premiers romans d’Olivier, pour le plus grand plaisir du lecteur. Il y a des passages très forts comme lorsqu’on suit chaque membre de l’équipe Coste après le premier fiasco. Ce qui en ressort est le côté humain, désespérément humain, de ces flics confrontés à un échec qu’ils ont tenté d’éviter sans succès. Plus loin dans le récit, Coste et son équipe vont faire face à une épreuve terrible.

 

Olivier Norek n’oublie aucun des personnages qu’il fait intervenir dans ce roman policier : ceux qui sont en prison, l’équipe corse, les proches des membres de l’équipe Coste, le fonctionnaire du tribunal et sa famille …

 

Je trouve, personnellement, que Norek est allé beaucoup plus loin que dans « Code 93 » et « Territoires ». Il y a, à mon sens, une maturité dans l’écriture très impressionnante. Ce faisant, le degré d’exigence des lecteurs va être beaucoup plus fort, dans l’attente des prochains romans d’Olivier Norek.

 

L’univers carcéral, la solidité d’un gang corse, la force et la cohésion de l’équipe Coste, le rapport à l’autorité, les caïds de banlieue en action et dans l’environnement familial : on trouve tout cela, entre autres, dans « Surtensions ». On y trouve aussi la force de l’amitié, de l’amour (même si …).

 

Je ne vais pas en dire plus, si ce n’est que j’ai dévoré ce livre en quelques heures. Les dialogues entre les personnages sont très justes et certains passages sont émotionnellement très forts. En fait, tout le roman est intense et captivant.

 

J’apprécie aussi les touches d’humour dans des répliques savoureuses, qui font baisser un peu la pression, qui repart de plus belle ensuite. J’ai beaucoup aimé la fragilité de Coste qui donne une densité à ce capitaine par ses cicatrices internes. D’ailleurs, comme écrit sur la quatrième de couverture, les personnages vont tous atteindre leur point de rupture. Celui dont on sort indemnes ou pas …

 

Maintenant, il faut bien que je trouve un bémol. Je n’ai pas bien compris pourquoi Olivier Norek reprenait le prologue, juste avant l’épilogue, mais en le compétant … Peut-être pour rafraîchir la mémoire du lecteur ?

 

J’allais terminer cette chronique en oubliant le point négatif crucial : les lecteurs vont devoir s’armer de patience avant la parution du prochain roman d’Olivier Norek.



03/10/2016
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