Glen Loverdale ...

"Tillia Tépé" de Carine Geerts

Quatrième de couverture

Zorah est perse, elle a quinze ans et n’a jamais connu son pays autrement qu’en guerre. Assez grande pour être soumise aux codes religieux ordonnés par les chiites ; Zorah va subir les pressions familiales pour la forcer à se marier. Battue par son mari Khushal Khattak ; c’est désespérée, qu’elle décide de s’enfuir du domicile conjugal pour rallier la cause des l’ordre des Hashashins du Qa’im et des adeptes du mouvement bahaïste.

C’est auprès du poète Omar Khayyâm, que Zorah va découvrir l’amour, mais aussi les Rubaîyates mystiques permettant d’accéder au fabuleux et inestimable trésor de Tillia Tépé que les hommes du Qa’im ont caché dans la forteresse d’Ifahan, avec les écrits sacrés de Baha’u’llah qui déstabiliseront les bases du chiisme par leurs idées libérales et révolutionnaires.

 

Ma chronique

En lisant la quatrième de couverture, cela m’a rappelé « Samarcande » de Amin Maalouf. Carine précise dans son avis aux lecteurs : « Amine Maalouf a écrit un ouvrage de grande qualité sur les protagonistes dans Samarcande. Je ne voulais pas ajouter un livre de plus sur le sujet. Je me suis donc contentée d’utiliser les noms et d’en faire une histoire totalement romancée en prenant le plaisir de m’aventurer sur des chemins non balisés au risque de m’y égarer ».

 

Dans Tillia Tépé, on retrouve les différentes visions de l’Islam. Je ne vais pas en faire le rappel car vous les découvrirez grâce à Carine. J’aime la manière dont est abordée la place de la femme dans l’Islam, dans une société où cette place est déterminée par les hommes, dans une vision de soumission à l’homme justement. On découvre aussi Omar Khayyâm, un homme de croyance et de tolérance, pour qui l’amour entre une femme et un homme se fait dans un esprit de partage, de fusions spirituelle et physique. J’aime beaucoup la manière dont sont romancées les aventures de Zorah, qui est sur la voie de la liberté. J’aime cette vision d’un Islam tolérant et ouvert. J’ai eu l’impression de découvrir des tableaux, au sens où les scènes s’enchainent. Le rythme est rapide mais sans laisser l’essentiel de côté. La dimension psychologique est forte, ce que j’aime beaucoup. J’avais déjà pu voir à quel point cela est important pour Carine, en lisant Damna et Golgotha. L’écriture est dense et fluide et on est captivé du début à la fin. Le texte de Carine est très documenté et j’ai apprécié le lexique qui explique des termes qui peuvent être inconnus. J’ai aussi apprécié les Roubaïyâtes d’Omar Khayyâm, à la fin du livre, qu’on peut lire dans l’ordre ou selon ses envies.

 

Je trouve toutefois que Carine va parfois un peu vite, notamment pour les combats entre les Chiites et les Hashashins du Qa’im. Mais il est vrai que c’est plutôt la confrontation de deux visions de l’Islam qui intéresse Carine et je partage son choix en ce sens.

 

Dans « Tillia Tépé », on ressent les émotions de Zorah et de Omar Khayyâm ; tout comme on ressentait celles de l’héroïne de Damna. Je ne peux que vous recommander la lecture de « Tillia Tépé », qui vous donnera sans doute envie de découvrir « Samarcande » de Amin Maalouf. Et si vous avez déjà lu « Samarcande », le récit de Carine Geerts vous plaira sans aucun doute. Comment je le sais ? J’avais lu le roman de Maalouf et j’ai eu autant de plaisir à lire celui de Carine.

 

Je me tais en vous proposant de découvrir un monde inconnu, qui ne demande qu’à vous ouvrir ses portes !

 

 

Tillia Tépé

 

 

 

 



12/11/2012
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